Être perfectionniste, qualité ou défaut du décideur
A la demande générale, un article sur le perfectionnisme 😉
Pour cela, j’ai consulté une spécialiste du sujet : Dr Alice Boyes, et pour ceux que ça intéresse vraiment, voici les référence de son livre.
Prendre la décision parfaite, tout prévoir, anticiper au bon moment, attendre ce bon moment… et se louper.
En termes de prise de décision, le perfectionnisme peut se révéler un terrible frein.
Être perfectionniste, c’est chercher à prendre la décision parfaite, celle qui n’aura aucune « mauvaise » conséquence et cela conduit à se condamner à ne pas en prendre ou à la prendre trop tard…
Moi, ça me rappelle (et douloureusement !) plein de situations vécues !
En voile, la prise de décision est un, si ce n'est LE, sujet central.
L’objectif n’est pas tant de choisir l’option parfaite que de maximiser les gains et de minimiser les pertes. La plupart du temps, celui (ou celle) qui gagne n’est pas celui qui a pris une décision géniale mais plutôt celui (ou celle) qui a commis le moins d’erreurs !
Le perfectionnisme peut aussi pousser à passer trop de TEMPS sur des sujets marginaux qui n’étant pas prioritaires ou ayant peu d’impacts sur la performance rendent la « productivité » (je n’aime pas ce terme mais je n’en trouve pas d’autre) du perfectionniste faible…
Pire encore. Cela peut se transformer en stratégie d’évitement des challenges ou de la compétition. Si l’on caricature le perfectionniste ne joue que s’il est certain de gagner !
En groupe, appliquer aux autres les exigences que l’on se fixe à soi-même peut se révéler très néfaste humainement parlant et finalement contreproductif.
Une des raisons qui pousse le perfectionniste à l’être, c’est qu’il est un « rumineur » né. Tu vois ce que je veux dire ? On en connait tous, et parfois on peut l’être aussi à notre tour.
La meilleure stratégie pour éviter de cogiter pendant des heures sur ses faiblesses ou ses erreurs, c’est de tout faire pour… ne pas prendre de décisions !
Cela peut paraître caricatural mais beaucoup de personnes procrastine ainsi (tiens : un article vers ce genre de sujet 😉
Bon, ok, mais comment faire pour guérir si on se reconnait dans cette attitude ?
Selon le Docteur Boyes, il peut être très utile de se pencher sur ses succès plus que sur ses échecs : cela permet de se rendre compte que même en ayant fait des erreurs, tel projet a fonctionné ou a été récompensé. Une stratégie très intéressante proposée par ce chercher est d’utiliser des heuristiques. (si tu sais pas/plus trop ce que c’est – cadeau : le lien vers la page wikipedia)
Cela permet de créer un cadre et de prendre des décisions rapides et de prioriser facilement les tâches.
Dans notre sport, cette quête de perfection s’illustre de manière différente, selon que l’on navigue seul ou en équipage.
Par définition, un solitaire efficace doit être un bon généraliste. Cela a pour corollaire qu’il ne peut pas être perfectionniste. En solitaire, on gère sans cesse ses priorités, ses urgences, sa liste d’actions. Dans ce cas d’espèce, la recherche de perfection nuira de manière directe à la performance.
C’est un peu différent en équipage ; l’objectif de chaque équipier étant d’être un expert de son poste à bord. Dans ce cas, s’approcher de la perfection dans l’exécution de ses tâches précises sera un facteur de performance primordial.
Pour ma part, je ne sais pas si je suis un perfectionniste ou pas. Ce que je sais c’est que mon métier de navigateur m’apprend chaque jour que la course parfaite n’existe pas ; et que l’on peut gagner une course sans avoir bien navigué ou en perdre une autre en ayant le sentiment du travail bien fait.
L'important, c'est de continuer à apprendre : apprendre des autres, apprendre de soi. Non pas pour ne plus faire d'erreurs, mais pour en faire de nouvelles et un peu moins.
Ce thème du perfectionnisme vous parle ?
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